Le vol en immersion.

 


Par Pierre

 

Le vol en immersion consiste à placer une camera sans fil sur un aéronef radiocommandé et à le piloter en regardant l’image transmisse vers un moniteur au sol.

 

 

Parlons tout de suite de légalité :      

 

Premièrement un avion équipé de la sorte est classé comme arme de première catégorie (drone), si le pilotage s’effectue sans double commande. Le vol en immersion est accepté par la FFAM uniquement avec utilisation de double commande.

 

Les fréquences vidéo utilisées à travers le monde sont :

- Le 900MHz (bande pour les téléphones portables en France)

- Le 1,2 GHz (bande radio amateur en France)
- Le 2,4 GHz (bande WIFI et émetteur radios notamment, c’est aussi une bande de radio amateur)

- Le 5,8 GHz (bande démocratisée assez récemment)

 

Les 2 bandes utilisables dans la légalité française pour le vol en immersion, sans licence radio amateur, sont le 2,4ghz à 10mW de puissance et le 5,8ghz à 25mW.

 

Le survol de terrains non réservé à la pratique de l’aéromodélisme entre évidement dans les règles habituelles.

 

 

Niveau matériel commençons par parler de la transmission vidéo, la bande la plus largement utilisée en France est le 2,4ghz. La puissance de 10mW est suffisante si le matériel est de qualité, environ 1Km de portée.

L’utilisation de faibles puissances implique d’avoir un bon matériel de réception : récepteur vidéo haute sélectivité et antenne a fort gain forcement directives.

            Le choix du matériel doit se faire en fonction :

-du type de pilotage recherché : longue distance, vol à plusieurs (faible puissance impérative), évolution dans un espace restreint.

-de vos capacités à assembler les différents composants et les composants entre eux (antennes, émetteur/camera/batterie …)

- de la facilité de mise en place et du poids.

L’achat d’un kit complet peut s’avérer un bon gain de temps et met les mauvaises surprises de coté. Je vous conseille la rubrique vol en immersion du site internet Forum modélisme pour plus d’information sur le matériel du commerce et la liste des boutiques en ligne.

 

            La camera est un organe à prendre en considération avec le système de transmission vidéo. La qualité de la camera est jugée en fonction du comportement face à un changement brusque d’intensité lumineuse. Quelque soit son orientation par rapport au soleil il est important de toujours pouvoir observer le sol nettement. Viennent ensuite les couleurs et la définition qui doivent être bridés par le système de visualisation et éventuellement d’enregistrement, choisis. Seule une camera déjà éprouvé en vol en immersion peut se dire de qualité pour ce hobby.

 

Les teste sont l’unique moyen de viabiliser système de transmission vidéo et camera. Rassurez-vous, des âmes charitables ont déjà mis en évidence du matériel qui fonctionne bien.

 

Pour la visualisation de l’image retransmise plusieurs solutions sont possibles. La moins onéreuse si vous possédez un bon ordinateur portable est l’achat d’une carte d’acquisition vidéo, qui permettra par la même occasion d’enregistrer les vols. J’ai commencé avec ça et c’est déjà bien pour se faire plaisir. Si vous souhaitez changer de système de visualisation par la suite, ceci vous permettra toujours d’enregistrer. Malheureusement l’installation est souvent assez longue et nécessite de la place.

Le véritable vol en immersion devrait se faire par définition avec des lunettes vidéo. Summum de l’immersion, si en plus vous possédez un head tracker et une camera montée sur servos vous êtes désormais à bord de l’avion.

 

Le head tracker, sert comme son nom l’indique, à capter les mouvements de la tête pour les transmettre à 2 servos qui permettent d’orienter la camera de gauche à droite et de haut en bas, simultanément. La partie head tracker est une des plus onéreuse. L’achat d’un head tracker à gyroscope correspond quasiment à celui de lunettes vidéo, mais malheureusement, ne sont compatibles qu’avec certaines radios de marque FUTABA. Celui-ci se branche sur la prise écolage de la radio et seul un model permet de bancher la radio élève en même temps. 

La réalisation d’un head tracker mécanique est possible en utilisant 2 voies de la radio ou une deuxième radio et un récepteur supplémentaire, mais reproduire fidèlement les mouvements ainsi que faire un système ergonomique et facile d’utilisation s’avère un vrai case tête, pour avoir moi-même essayé.

 

D’autres gadget plus ou moins cher pour le vol en immersion et surtout, pas indispensables, sont disponible : osd avec GPS pour connaître en temps réel tous les paramètres de vol, divers coupleurs de camera pour avoir deux camera à bord selon l’usage, antenne directive robotisé…

 

 

Pour ce qui est de l’avion, peut importe lequel du moment que le moteur ne fasse pas trop vibrer camera et émetteur et qu’il soit bien stable. J’ai une préférence pour la simplicité d’utilisation des avions électriques mais un avion thermique devrait aussi très bien fonctionner.

 

 

            Le vol en immersion reste selon moi un hobby encore à développer. Les mauvaises surprises sont souvent au rendez vous, que se soit pour la portée que pour les interférences avec les servos ou le récepteur de l’avion. Qui plus est, la polarité des antennes empêche un vol dynamique et rapide sans avoir de parasitage sur l’image. Le prix d’un matériel fiable est encore assez élevé et quasiment pas disponible en France.

 

            Toutefois le pilotage en immersion s’avère vraiment différent de l’aéromodélisme classique, une fois tous les problèmes résolus, que de plaisir à suivre l’avion d’un ami pour tenter de voler en formation ou lors de simulacres de combat aériens. Les possibilités de projets sont très vastes, le point de vue nous projette toujours plus dans les airs.

 

 

Pierre Lamour